Charophytes du Jurassique supérieur-Crétacé inférieur du nord du bassin d’Aquitaine
Résumé
Les assemblages de charophytes du Jurassique Supérieur-Crétacé Inférieur de trois sites de la partie nord du bassin d’Aquitaine (SO France) ont été étudiés permettant ainsi la compréhension de certains paramètres paléoécologiques paléobiogéographiques et biostratigraphiques de la région à cette époque. La présence de Latochara latitruncata (PECK, 1937) MÄDLER, 1955 à Chassiron représente l’occurrence la plus méridionale de ce genre au Jurassique Supérieur. Nodosoclavator bradleyi (HARRIS, 1939) GRAMBAST, 1969, qui, jusqu’à maintenant, n’avait pas été repérée dans l’assemblage de Chassiron, permet l’observation de caractères de la couche structurée de l’utricule. La dominance des Porocharacées, en association avec des Clavatoracées, dans les assemblages de Cherves-de-Cognac et d’An2-SA à Angeac-Charente, est concordante avec l’interprétation d’environnements saumâtres. L’association de charophytes avec des spécimens marins érodés (e.g. bryozoaires) dans les strates An2-SA et An1-SA d’Angeac-Charente peut être comparée à celles retrouvées dans les faciès deltaïques et estuariens de certains bassins ibériques. L’association de Clavator grovesii var. grovesii (HARRIS, 1939) MARTÍN-CLOSAS, 1996 et C. grovesii var. discordis (SHAÏKIN, 1976) MARTÍN-CLOSAS, 1996, ainsi que de quelques spécimens intermédiaires entre ces deux variétés, au sein des populations de Cherves-de-Cognac et d’Angeac-Charente, permet l’attribution des strates de ces sites à un âge berriasien (Biozones (charophytes) à Maillardii, Incrassatus et Nurrensis). Ces résultats viennent contredire les datations précédentes concernant Angeac-Charente, qui était attribué à l’Hauterivien-Barrémien. Celles-ci s’appuyaient sur le remaniement potentiel des micro-fossiles, notamment les charophytes. Cette hypothèse a finalement été rejetée. Ce résultat peut être pris en compte dans l’étude globale de l’histoire sédimentaire de la partie nord du bassin d’Aquitaine. Au sein de celui-ci, aucun dépôt appartenant à l’intervalle Berriasien supérieur à Albien supérieur n’a été découvert.