Construction de cartes de routage sédimentaire dans le cadre d’une approche « source-to-sink » en contexte anorogénique: l’exemple de la France au Paléogène
Abstract
La compréhension du système sédimentaire dans son intégralité, de la source des sédiments
aux dépôts ultimes dans les plaines abyssales ou dans les lacs, est devenue incontournable pour
comprendre les effets de la déformation lithosphérique à toutes ses longueurs d’onde et du climat
sur le système sédimentaire.
Nous avons développé une méthode de reconstitution de cartes de routages sédimentaires,
intégrant les zones (1) en érosion (relief…), (2) en transfert et (3) en sédimentation.
LA ZONE EN SEDIMENTATION
Ce sont des cartes de faciès « classiques » dont la qualité dépend de la datation des sédiments et de
l’interprétation sédimentologique ou paléoécologique des faciès. Un soin particulier est porté à
l’indentification de l’onlap côtier (en fait celui de la plaine côtière ou « ligne de baie » / « bayline
»).
LA ZONE EN EROSION
Les reliefs des zones en érosion sont déduits de l’analyse géomorphologique des domaines
anorogéniques (plateaux s.l.) et des formes du reliefs étagées associées : les pédiments ou
pédiplaines et les surfaces de corrosion (« etchplain »), souvent des pédiplaines altérées perchées.
Ces formes étagées du relief sont datées de trois manières : (1) par la datation des altérites, (2) par
l’âge des sédiments qui les recouvrent ou (3) par leurs relations géométriques avec du volcanisme
daté. Ces formes étagées du relief sont ensuite restaurées dans leur état à l’époque considérée, en
supprimant le déplacement vertical contemporain des formes plus jeunes du relief, résultant d’une
surrection (« surface uplift ») entre l’actuel et la période considérée.
Les bassins versants sont définis en reliant les points les plus hauts des reliefs ainsi reconstitués.
Les points bas permettent de tracer les drains préférentiels de transport (pédiments de type
pédivallées ou vallées incisées) des sédiments érodés et/ou d’érosion active.
LA ZONE EN TRANSFERT
Les zones de transfert sont des plaines situées entre la limite de la zone en érosion (souvent le pied
de l’escarpement amont de la pédiplaine la plus récente par rapport à la période considérée) et (1)
l’onlap côtier ou (2), si la plaine alluviale est en aggradation, le biseau amont des sédiments
fluviatiles s.l.. La localisation des drains alluviaux (des rivières uniques ou des distributaires
multiples) est déduite de placages résiduels possiblement préservés.