Reconstruction des paléoreliefs anorogéniques (plateaux s.l.) à partir de l’analyse des formes du relief de type pédiment/pédiplaine
Abstract
Les reliefs anorogéniques de type plateaux, dômes ou plaines constituent près de 70% du
relief terrestre. Ces plateaux et dômes, souvent de grandes longueurs d’onde (>100 km
jusqu’à x1000 km), résultent de déformations d’échelle lithosphérique ou mantellique et
sont des producteurs importants de sédiments ou de solutés par érosion physique ou
chimique.
CARACTERISTIQUES GEOMORPHOLOGIQUES DES RELIEFS ANOROGENIQUES
Les plateaux résultent de l’étagement de pédiments ou pédiplaines, c’est-à-dire des
surfaces subplanes érosives se raccordant en amont à un escarpement plus ou moins
prononcé. Les surfaces subplanes se raccordent à un niveau de base local (lac) ou global
(mer). Les pédiments peuvent être contemporains ou antérieurs à une intense altération
chimique de type latérite.
Ces pédiments peuvent être datés (1) par datation des altérites elles-mêmes ((U-Th)/He
sur goethite, Ar-Ar sur cryptomélane, paléomagnétisme..), (2) par datation des sédiments
qui les recouvrent ou (3) par leurs relations géométriques avec du volcanisme daté. Que ce
soit au Brésil, en Afrique ou Europe, les surfaces les plus hautes sont les plus vieilles et les
plus basses les plus jeunes.
Néanmoins, aucun pédiment n’arrête jamais d’évoluer, soit par recul lent de
l’escarpement (x1m-x10m/Ma) ou par une dégradation par des vallées incisées
postérieures au paroxysme de formation du pédiment.
RECONSTITUTION DES PALEORELIEFS
L’âge différent des pédiments étagés montre qu’ils ne résultent pas du recul simultané de
l’ensemble des escarpements amont, mais bel et bien de formations successives en
réponse à une chute du niveau de base, principalement en réponse une surrection («
surface uplift »). La hauteur d’un escarpement entre deux surfaces subplanes de
pédiments successifs, traduit donc le déplacement vertical fini et peut donc être utilisé
pour reconstituer l’évolution topographique du plateau ou dôme.
Pour une époque donnée, le pédiment alors actif est restauré dans sa position dynamique,
c’est- à-dire connecté à son niveau de base de l’époque en enlevant le déplacement vertical
enregistré par les pédiments plus jeunes. Cela consiste à enlever les hauteurs cumulées
d’escarpements plus jeunes sur tout le pourtour du plateau ou du dôme considéré.
Cette méthode a été développée sur les plateaux et dômes d’Afrique australe.