Edito : L'Azuré La revue des gestionnaires des milieux naturels remarquables de Franche-Comté - INSU - Institut national des sciences de l'Univers Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique La revue des gestionnaires des milieux naturels remarquables de Franche-Comté Année : 2009

Edito : L'Azuré La revue des gestionnaires des milieux naturels remarquables de Franche-Comté

Résumé

Les tourbières sont souvent évoquées comme milieux abritant une biodiversité originale, rare et menacée. À l’inverse, l’importance de leur fonction de grandes accumulatrices et de « stockeuses » de carbone sous forme de tourbe a longtemps été négligée. Sans doute parce que ces couches de tourbe, dépassant parfois la dizaine de mètres d’épaisseur, se « cachent » dans les entrailles de la tourbière et sont ainsi à l’abri de la vue ? À l’heure actuelle, où le dérèglement climatique dû à un excès d’émission de gaz à effet de serre (comme le CO2) dans l’atmosphère se fait de plus en plus alarmant, ces écosystèmes revêtent une importance toute particulière du fait de leur rôle de « puits » de carbone et donc de régulateur naturel du climat. En effet, à l’échelle globale, bien que ne couvrant que 2 à 3 % des surfaces de notre continent, les tourbières à sphaignes de l’hémisphère Nord renferment à elles seules 30 % du stock de carbone des sols mondiaux. Cependant, dans la perspective d’un réchauffement climatique global, cette capacité à accumuler le carbone risque d’être fortement altérée : l’augmentation attendue de la température ambiante pourrait provoquer une accélération de l’activité microbienne dans les environnements terrestres de surface et donc de la dégradation de leurs stocks de matière carbonée et induire par conséquent une augmentation des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Ceci est d’autant plus préoccupant que 80 % des tourbières à sphaignes se trouvent dans les hautes latitudes de l’hémisphère Nord, justement là où le réchauffement le plus important est attendu pour les décennies à venir (une hausse de température annuelle moyenne de 7-8°C à la fin du XXIe siècle selon les prévisions établies par le GIECC 2007 1). Avec un tel scénario, non seulement les tourbières pourraient cesser de fixer le carbone par le biais de la production photosynthétique et donc d’accumuler de la matière organique, mais leur fonction de puits de carbone pourrait s’inverser, et ce stock de carbone indispensable à la stabilité de notre climat pourrait se « volatiliser » sous l’effet du réchauffement planétaire attendu. Aussi, il devient primordial de prendre en compte, dans les prévisions climatiques à long terme, le possible déstockage du carbone par les tourbières en réponse au réchauffement.
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Dates et versions

insu-01895792 , version 1 (15-10-2018)

Identifiants

  • HAL Id : insu-01895792 , version 1

Citer

Fatima Laggoun-Défarge. Edito : L'Azuré La revue des gestionnaires des milieux naturels remarquables de Franche-Comté. 2009. ⟨insu-01895792⟩
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