L'Ordovicien du domaine médio-nord-armorican : contexte paléogéographique
Abstract
L es formations ordoviciennes du Massif armoricain se sont déposées sur la marge sud de l’océan Rhéique, en
bordure du Gondwana. Elles se répartissent en deux ensembles paléogéographiques bien distincts séparés par la
branche nord du Cisaillement sud-armoricain. Cette faille majeure, mise en place au cours du Carbonifère,
s’étend de la pointe du Raz à Angers et se poursuit sous le Mésozoïque. Elle sépare un Domaine sud-armoricain (DSA) qui
chevauche le bord sud d’un Domaine médio-nord-armoricain (DMNA). Le présent travail synthétique est limité au seul
DMNA qui englobe les synclinaux du sud de Rennes, le Synclinorium médian armoricain (Laval, Ménez-Belair,
Châteaulin), et les synclinaux du Trégor-Penthièvre, du Cotentin et de Normandie. Dans ces diverses unités, les
formations ordoviciennes correspondent à des dépôts terrigènes de plateforme présentant de fortes affinités, tant
lithologiques que fauniques, avec les séquences contemporaines des régions ibéro-lusitaniennes, du Maghreb, de Turquie
et même d’Arabie. Au plan paléobiogéographique, le DMNA fait partie intégrante de la Province nord-gondwanienne.
La dynamique de la sédimentation et les fluctuations bathymétriques seront abordées à partir des données de
l’analyse séquentielle, parfaitement documentée dans les affleurements de la presqu’île de Crozon. Des attributions
stratigraphiques répondant aux nouvelles définitions des étages ordoviciens sont proposées pour toutes les formations
du DMNA. Ces datations s’appuient exclusivement sur les biozones de chitinozoaires et sur les corrélations que ces
dernières autorisent avec les GSSP de l’échelle chronostratigraphique standard. Les âges ainsi obtenus fixent un cadre
temporel aux principaux événements transgressifs et régressifs enregistrés durant l’Ordovicien à l’échelle des régions
nord-gondwaniennes.