Comportement magmatique et hydrothermal de l’uranium dans les leucogranites peralumineux syntectoniques : le cas des leucogranites carbonifères fertiles en uranium du Massif Armoricain
Abstract
Dans la chaine hercynienne européenne, la majorité des
minéralisations uranifères (filons ou épisyenites) est représentée
par des gisements hydrothermaux spatialement associés à
des leucogranites peralumineux d’âge Carbonifère. Ainsi, dans le
Massif Armoricain, 20000 t d’uranium ont été extraites principalement
des trois districts uranifères associés aux leucogranites
syntectoniques de Mortagne, Guérande et Pontivy. Les leucogranites
de Pontivy et de Guérande, qui font l’objet de ce travail, se
sont mis en place, respectivement, à ca. 315 et 310 Ma ; le
premier en contexte décrochant le long du Cisaillement Sud Armoricain
et le second en contexte extensif dans la zone sud
Armoricaine (Ballouard et al., 2015). Dans le district de Pontivy,
la minéralisation est localisée dans le leucogranite ou au
contact avec son encaissant métasédimentaire. Dans le district
de Guérande, la minéralisation s’est mise en place principalement
au contact entre des schistes noirs et des métavolcanites situés
structuralement au-dessus de la zone apicale du leucogranite avec
quelques minéralisations intragranitiques moins importantes. Les
âges U-Pb et les signatures isotopiques en Hf obtenus sur les zircons
hérites des leucogranites du Massif Armoricain suggèrent une
contribution d’unités du Carbonifère Inférieur dans la source de ces
intrusions fertiles en uranium. Ensuite, l’étude pétro-géochimique
et géochronologique des leucogranites et de leur minéralisation
associée permet de proposer un modèle métallogénique. Ainsi
dans le district de Guérande, la différentiation du leucogranite
vers 310 Ma a induit la cristallisation d’oxyde d’uranium à l’apex
de l’intrusion. Vers 300 Ma des circulations de fluides hydrothermaux
oxydants d’origine météorique dans les facies déformés de
l’apex ont induit la mise en solution de ces oxydes. Enfin, les
fluides ont pu précipiter leur uranium dans les failles au contact
entre les métavolcanites et les schistes noirs environnants qui ont
joué le rôle de piège réducteur. Ces circulations hydrothermales
ont pu se produire, probablement par pulses, dans la région jusqu’
à 275 Ma (Ballouard et al., in revision).
Ballouard et al., 2015. Lithos 220–223, 1–22.
Ballouard (accepted) Ore Geology Reviews.