Albien du Bassin de Paris : Géométries sédimentaires, interprétation séquentielle et évolution paléogéographique
Abstract
La période apto-albienne est marquée par une réorganisation
cinématique majeure qui correspond notamment (1) à l’ouverture
du golfe de Gascogne, (2) à la réactivation des failles de la Manche
(contexte extensif) et (3) à la fermeture de la Paléo Téthys (contexte
compressif).
Dans le bassin de Paris, l’Albien se dépose au-dessus d’une surface
d’érosion majeure, d’âge Aptien supérieur s’enregistrant par
une troncature des dépôts sur les bordures NE et SW. L’Albien
correspond à une reprise de sédimentation terrigène dans des environnements
marins et marginolittoraux.
Cette étude a pour principal objectif d’identifier les géométries et
les faciès sédimentaires qui constituent ces dépôts sableux. Elle
s’appuie principalement sur l’interprétation de données de subsurface
(370 diagraphies) en appliquant les principes de la stratigraphie
séquentielle. Elle est complétée par la description des
forages disponibles. La rareté des données de calage a nécessité
la définition d’un modèle d’électrofaciès des dépôts côtiers et
deltaïques de l’Albien.
Les résultats sont restitués sous forme de transects, de cartes
d’isopaques et de cartes paléogéographiques :
(1) 3 cycles du 3ème ordre ont été identifiés (Sables Verts, Sables
des Drillons et Sables de Frécambault). Ces cycles sont euxmêmes
divisés en cycles d’ordre supérieur (4ème ordre). Les cartes
de paléogéographies et les cartes d’isopaques ont été construites
pour chaque cycle de 4ème ordre.
(2) Au-dessus de la discontinuité Aptien supérieur, la paléogéographie
et la distribution des épaisseurs évoluent avec à l’Albien
inférieur moyen une subsidence centrée entre la faille du Bray et
de la Seine, puis progressivement les zones les plus profondes et
les plus subsidentes migrent à l’Est de la faille Bray-Vittel.
(4) Les Sables Verts correspondent à une période de transgression
progressive en trois cycles successifs en contexte de delta dominé
marée. Des environnements de type baie sont aussi identifiés. Cet
transgression vient combler la paléotopographie résultante de la
déformation apto-albienne.
(5) Les Sables de Drillons sont marqués à leur base par le dépôt
d’un prisme de bas niveau aux alentours de la limite Albien
inférieur-moyen. Ce prisme semble dû à une chute eustatique mais
s’effectue durant une période de déformation grande longueur
d’onde du bassin. Après ce prisme de bas niveau la transgression
réennoie une large partie du bassin.
(6) Enfin les sables de Frécambault montrent la dynamique transgressive
la plus prononcée et s’accompagne d’ une réorientation de
la paléogéographie. Ces dépôts sont typiquement dominé houle.
(7) Les failles majeures influencent fortement la paléogéographie
au début de l’Albien. Puis un léger contrôle sur la paléogéographie
des failles de Bray et de Saint-Martin-de-Bossenay reste
visible jusqu’à l’Albien moyen.
Cette étude permet pour la première fois d’identifier les
géométries, les différents faciès sédimentaires de l’Albien du bassin
de Paris et de discuter des paramètres qui contrôlent la sédimentation