Les traces de vie de la limite Ediacarien-Cambrien dans le Massif Armoricain - INSU - Institut national des sciences de l'Univers Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2016

Les traces de vie de la limite Ediacarien-Cambrien dans le Massif Armoricain

Résumé

L’origine de la vie est une problématique fondamentale, tant pour les paléontologues que pour les biologistes. Au sein de ce vaste questionnement sur la vie primitive, l’émergence des métazoaires à l’Ediacarien (635-541 Millions d’années) constitue un moment-clé qui n’est qu’assez peu documenté dans le registre fossile. Les gisements fossilifères les plus remarquables et les plus étudiés sont situés en Australie, en Afrique du Sud, au Canada ou en Chine, mais à ce jour peu de données de terrain ont été acquises en Europe et encore moins à l’échelle ouest-européenne. Pourtant, potentiellement, la Bretagne et la Normandie constituent un cadre géologique optimal pour y découvrir et y analyser la faune et la microflore édiacariennes. En effet, le Massif Armoricain présente de larges affleurements de Briovérien (stratotype à Saint-Lô), un ensemble de couches sédimentaires marines (-667 à -540 Ma), peu ou pas métamorphisées, qui couvre l’intervalle temporel Ediacarien-Cambrien basal. Qui plus est, bien que réputé azoïque, le Briovérien supérieur (-584 à -540 Ma) présente localement des dépôts fossilifères. Les fossiles les plus fréquents sont de deux types : (1) des pistes ou terriers horizontaux et filiformes, attestant des activités de métazoaires vermiformes, ces fossiles ayant été dénommés Montfortia filiformis par Lebesconte à la fin du XIXème siècle, car provenant de Montfort-sur-Meu (Côtes d’Armor) ; (2) des surfaces ridées (voire annelées), d’extensions et de formes variables, considérées tout à tour comme des métazoaires (verts plats ?, médusoïdes ?) ou des mattes microbiennes, et baptisées Neantia rhedonensis par Lebesconte, car provenant de Néant-sur-Yvel (Côtes d’Armor). Les collections historiques de l’UMR 6118 de Rennes et du Muséum de Nantes, issues des récoltes de Lebesconte à la fin du XIXème, et la prospection de nouveaux gisements par les paléontologues rennais, ont permis de réaliser une synthèse actualisée des fossiles du Briovérien. Pour l’essentiel, il s’agit de mattes microbiennes (Neantia) et d’ichnofossiles (Helminthoidichnites, Helminthopsis, Palaeophycus, Planolites, Spirodesmos, ...), mais des découvertes récentes témoignent de la préservation d’organismes de tailles diverses (algues Chuaria, annélides indét., médusoïdes indét., incertae sedis, ...). Les datations de deux sites fossilifères, distants de 30 kms, sont congruentes avec pour cortège de zircons le plus récent un âge de 550 Ma, donc plutôt Ediacarien (la base du Cambrien étant fixée à -541 Ma).

Domaines

Paléontologie
Fichier non déposé

Dates et versions

insu-01388532 , version 1 (27-10-2016)

Identifiants

  • HAL Id : insu-01388532 , version 1

Citer

Didier Neraudeau, Romain Gougeon, Marie-Pierre Dabard, Abderrazak El Albani, Anne-Catherine Pierson-Wickmann, et al.. Les traces de vie de la limite Ediacarien-Cambrien dans le Massif Armoricain. 25 ème Réunion des sciences de la Terre (RST 2016), Société Géologique de France, Oct 2016, Caen, France. pp.241. ⟨insu-01388532⟩
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