Étude des brèches Méso-Cénozoïques du Nord-Est des Pyrénées (Latour-de-France), origines et implication sur l’évolution géologique des Pyrénées
Abstract
Les brèches de la zone nord pyrénéenne sont un des témoins
de l’histoire géodynamique des Pyrénées. Les affleurements de
brèches sont nombreux dans cette zone et il existe une variété importante
en termes de faciès et de géométries. Les différents types
d’associations faciès-géométries sont dépendant du processus de
formation (tels que des processus sédimentaires, tectoniques ou
encore de fracturation hydraulique) et constituent ainsi des indices
du contexte géodynamique local. Ainsi, il convient de définir quels
sont les critères discriminants dans la caractérisation des différents
faciès de brèches afin de déterminer quelles sont les origines de la
formation des brèches pyrénéennes. Cette étude porte sur un des
faciès de brèches présent dans la région de Latour-de-France : les
brèches dite Éocène (eBr). Ces brèches (eBr) se retrouvent sur les
bordures des synclinaux du Bas Agly et Saint Paul de Fenouillet,
ainsi que coincées dans le Massif de l’Agly. Cette étude focalisée
sur la carrière de Roc Pointu sur le flanc sud du synclinal du Bas
Agly entre Cases de Pène et Estagel a permis de confirmer que les
brèches de type eBr, considérées comme sédimentaires et Eocènes
donc syn-compression alpine (Mattauer et Proust, 1962 ; Berger
et al., 1993), sont effectivement d’origine sédimentaire mais se
sont mises en place antérieurement à l’Albo-Cénomanien. La forte
représentativité des brèches de type eBr dans la zone d’étude indiquerait
donc, qu’à l’Albo-Cénomanien, de fortes pentes jalonnaient
les zones actuelles synclinales et que leur déstabilisation
serait à l’origine de la mise en place des brèches sur les formations
ante-albiennes. Dans la mesure où cette époque correspond
à une phase d’extension (plus ou moins décrochante), l’origine de
ces escarpements est à relier à des failles normales (plus ou moins
décrochantes) qui formaient les bordures des bassins.