Évolution géomorphologique et géologique du Massif armoricain depuis 40 Ma : apport de l’analyse des surfaces d’aplanissement ”offshore” et de la quantification des mouvements verticaux
Abstract
Le Massif armoricain est un domaine de socle cadomovarisque de faible relief (< 500 m), caractérisé par des surfaces d’aplanissement et bordé par des bassins sédimentaires mésocénozoïque (e.g. Marge sud-armoricaine). Au Mésozoïque, ce massif a subi deux phases d’enfouissement lors de hauts niveaux eustatiques (Jurassique moy. à sup. ; Crétacé sup.), suivies d’exhumations de faible amplitude liées à des déformations de moyenne longueur d’onde (Crétacé inf. : ouverture du Golfe de Gascogne ; Paléocène : convergence Afrique-Eurasie). Ces phases d’enfouissement et d’exhumation ont été mises en évidence par une approche intégrant i) analyse des surfaces d’aplanissement émergées du massif (Identification, cartographie, chronologie relative, typologie, datation, relations avec les altérations) et ii) analyse de l’enregistrement sédimentaire des bassins adjacents aux massif en relation avec le contexte géodynamique (Bessin et al., 2015, Geomorphology, vol. 233, p. 75-91). Ces travaux ”onshore” ont été i) étendus au domaine ”offshore”
du Massif armoricain et de ses bassins périphériques (3 surfaces d’aplanissement identifiées) et ii) complétés par des comparaisons entre chartes eustatiques et paléobathymétrie des archives sédimentaires cénozoïques préservés pour quantifier les amplitudes des mouvements verticaux.
Les résultats obtenus permettent de préciser le modèle d’évolution géomorphologique et géologique du Massif armoricain depuis le Bartonien et mettent en évidence des déformations de moyenne à grande longueur d’onde :
41 – 30 Ma : phase de faible subsidence en lien avec une période de quiescence de la deformation grande à moyenne longueur d’onde ouest-européenne ;
30 – 11 Ma : subsidence faible et différentielle du massif et déformation flexurale d’axe E-O (moyenne à grande longueur d’onde associée à des déformations décrocompressives possiblement liées à la convergence Afrique-Eurasie voire à de la topographie dynamique;
11 – 3.6 Ma: surrection différentielle et incision d’un réseau de drainage comblé par des dépôts estuariens ;
3.6 – 0 Ma : surrection différentielle et incision du réseau de drainage actuel du Massif armoricain
Ces deux dernières phases de surrection, déjà mises en évidence par de précédentes études, sont mises en relation avec un flambage lithosphérique en réponse à la convergence Apulie-Eurasie.