Histoire magmatique et mobilité élémentaire dans le leucogranite hercynien de Guérande, Massif Armoricain : implication sur la minéralisation en U.
Abstract
Dans la chaîne hercynienne, la majorité des minéralisations en uranium
est associée aux granites peralumineux tardi-carbonifères (Cuney et al.,
1990). C’est le cas dans le Massif Armoricain où l’on distingue trois
districts uranifères spatialement associés aux leucogranites de Pontivy,
Mortagne et Guérande (20% de la production française d’uranium). Le
leucogranite de Guérande, mis en place à c.a. 310 Ma (Ballouard et al.,
cette étude) en contexte extensif (Gapais et al., 1993) dans la zone sud
du Massif Armoricain, est associée au niveau de sa zone apicale au gisement
d’uranium de Pen Ar Ran : un gîte filonien périgranitique situé
dans une zone déformée au contact entre des métavolcanites acides et
des schistes noirs.
Les données géochimiques récemment acquises sur le granite de Guérande
indiquent que son histoire magmatique est contrôlée par un processus
de cristallisation fractionnée, et montrent un comportement complexe
de l’uranium (U) suggérant deux stages d’évolution : un premier
caractérisé par une augmentation de la teneur en U des échantillons et
interprété comme magmato-hydrothermal puis un second associé à une
baisse de la teneur en U interprété comme reflétant un lessivage des
oxydes d’uranium de la zone apicale du granite lors d’une interaction
avec des fluides oxydants. L’uranium ainsi lessivé aurait pu alors précipiter
dans le milieu réducteur constitué par les schistes noirs environnants
pour former le gisement de Pen Ar Ran.
Afin de vérifier ce scenario, des analyses en isotopes stables, inclusions
fluides et géochronologiques sur le granite et les minéralisations sont en
cours.