L’origine des surfaces à faible relief et haute altitude dans les Pyrénées ; implications sur l’évolution post-orogenique de la chaîne
Abstract
La morphologie de la zone axiale des Pyrénées se caractérise par la
présence de surfaces d’érosion à faible relief et haute altitude. Celles-ci
recoupent les structures tectoniques pyrénéennes. Elles sont remaniées à
divers degrés par les glaciers du Quaternaire et incisées par le réseau de
drainage actuel. Ces surfaces sont localement recouvertes par des dépôts
du Miocène moyen, fixant un âge limite supérieur pour leur développement.
Actuellement, deux hypothèses s’opposent quant à leur origine
et l’implication de celle-ci sur l’évolution des mouvements verticaux
post-orogéniques de la chaîne : (1) Elles résultent de la pénéplanation
de la chaîne abaissant son altitude maximale à 1000m. Suivant cette hypothèse,
un amincissement extrême du manteau lithosphérique de cette
pénéplaine aurait permis à la chaîne d’atteindre son altitude actuelle à
partir du Pliocène. (2) Elles correspondent à un aplanissement des reliefs
en altitude ; l’aggradation des produits d’érosion sur le piedmont
entraine une remontée du niveau de base efficace de la chaîne. Cette
remontée se traduit par l’inhibition de l’érosion et l’aplanissement des
reliefs en amont. La première hypothèse élaborée à partir d’observations
dans les Pyrénées Orientales est contradictoire avec la présence de
surfaces dans les Pyrénées Centrales qui ont conservé une racine crustale
épaisse. Nous présentons une nouvelle cartographie de ces surfaces
à partir de levés de terrain et d’analyses de MNT. Nous montrons que
leurs altitudes sont cohérentes avec la profondeur du Moho, confirmant
que le développement de ces surfaces s’est effectué à haute altitude et
infirmant l’hypothèse d’une surrection de 2000m de la chaîne au Plio-
Quaternaire.