Le Massif armoricain : un relief deux fois enfoui puis exhumé en réponse aux mouvements relatifs Ibérie-Eurasie (Crétacé inférieur ? Paléogène)
Résumé
Le Massif armoricain est un domaine de socle, principalement varisque, dont l’âge d’exhumation est controversé, à l’image de nombreux domaines
de socle européens : ce massif est-il (i) un relief résultant de l’aplanissement de la chaîne varisque ou (ii) un relief enfoui puis exhumé au cours de l’ouverture de l’Atlantique Nord (Golfe de Gascogne) au Crétacé inférieur et/ou durant la convergence Afrique-Eurasie au Paléogène ?
Nous avons réalisé une étude géomorphologique (analyse de MNT et contrôles terrain) des formes du relief du massif. La datation de ces formes est basée sur leur relation géométrique avec les profils d’altération et les sédiments préservés datés. Les résultats obtenus permettent de proposer un modèle d’évolution géologique et géomorphologique du Massif armoricain au cours du Méso-Cénozoïque et soulignent les points suivants :
(1) Ce massif préserve des surfaces d’aplanissement anciennes, d’âge Trias ( ?) à Crétacé inférieur successivement enfouies sous des platesformes
carbonatées du Jurassique puis du Crétacé supérieur (Craie).
(2) Ces surfaces d’aplanissement ont été exhumées au cours de deux périodes, (i) au Crétacé inférieur en réponse à l’ouverture du Golfe de
Gascogne et (ii) au Crétacé terminal-Paléocène en lien avec la convergence Ibérie-Eurasie.
(3) La surface d’aplanissement majeure résulte de l’érosion chimique (latérites) et physique contemporaine d’une surrection liée à l’ouverture
du Golfe de Gascogne. Cette surface est ensuite déformée (flambage ?) et reprise au Crétacé terminal-Paléocène (polygénique).
(4) Au Paléogène, une dernière génération de pédiments est formée puis ennoyée durant la transgression du Miocène moyen.
(5) Le relief armoricain est enfin incisé par les rivières, (i) au Miocène supérieur-Pliocène (système ´n Sables rouges ˙z) et (ii) à la limite Pléistocène
moyen-Pléistocène inférieur, début de l’incision des vallées actuelles liée à une surrection (convergence Apulie-Eurasie) et un changement climatique (précipitations).