Quantification des flux sédimentaires détritiques et de la subsidence du bassin provencal depuis 23 Ma
Abstract
Bien que le Golfe du Lion et le Bassin Provençal aient été l’objet de
recherche intensive à toute échelle de temps et d’espace, les budgets
sédimentaires et les mouvements verticaux depuis la formation de la
marge demeuraient mal contraints ou sources de controverses. Ils sont
ici quantifiés à partir de l’interprétation de nombreux profils sismiques,
d’après les concepts de stratigraphie sismique et séquentielle [Vail et al.,
1977], complétée par des données de forages et de sismique réfraction,
et validée par des modélisations stratigraphiques avec Dionisos [Granjeon
& Joseph, 1999]. La continuité stratigraphique entre le domaine
de plate-forme et le bassin profond établie, la vision complète du remplissage
sédimentaire de la marge permet de déceler une augmentation
très forte (X2) des apports détritiques autour de 1 Ma en liaison avec les
changements climatiques de la révolution Mi-Pléistocène et le changement
de fréquence et d’amplitude des cycles eustatiques. L’accélération
mondiale (par 3) des flux terrigènes il y a 5 Ma, défendue par de nombreux
auteurs et corrélée aux grandes orogénèses (ici alpine), est également
observée dans notre bassin. L’enregistrement sédimentaire fournit
en outre de précieux indicateurs des mouvements verticaux de la marge
depuis le rifting (Rabineau et al., 2014). Les trois domaines de subsidence
différentielle mis en évidence se corrèlent en effet aux grands
domaines structuraux sous-jacents identifiés grâce aux données de sismique
grand angle (Aslanian et al., 2012, Moulin et al., soumis) : (1) le domaine à croûte continentale, (2) celui à croûte continentale amincie
et (3) celui à croûte intermédiaire