Dynamique des dépôts et domaines de sédimentation paléogènes dans le Sud-Est français
Résumé
Les grands types de séries nummulitiques sont passés en revue, de la Corse jusque dans le nord des Alpes françaises. Il s'avère que l'on peut schématiser le bassin du Paléogène marin par: 1. une zone de plate-forme pour sa partie la plus externe, sur laquelle se sédimentent des calcaires à nummulites et des marnes circalittorales; 2. une zone interne, très déprimée, qui reçoit des épandages détritiques de cônes sous-marins en eau profonde; 3. une zone de flexure et/ou de fracture qui fait le raccord entre les deux premières, et qui reçoit une sédimentation marneuse. Au Priabonien terminal-Oligocène inférieur, cette plate-forme est installée, pour les chaînes subalpines méridionales, dans les secteurs de Barrême-Castellane et les massifs du Dévoluy et de Céüse. La transgression, qui s'épanouira durant l'Eocène, se manifeste d'abord dans le sud de la Corse (et dès le Maastrichtien). C'est 'au Lutétien supérieur-Bartonien inférieur que l'avancée marine devient brusquement importante ("Crise biarritzienne") sur la zone externe. On relève à la même époque des indices de compression très développés dans les zones internes, où l'on reconnaît, dans le Flysch de Saint-Clément (Haut-Embrunais), un véritable prisme d'accrétion. Cette transgression nummulitique peut être attribuée à une subsidence provoquée par la mise en place des nappes internes sur la partie orientale de la plaque européenne. Vers le milieu de l'Oligocène, la collision continentale referme totalement les derniers espaces marins subsistant, hérités de l'océan alpin ou qui avaient pu être réouverts un peu plus tôt durant le Tertiaire. Le secteur de la plate-forme continentale oligocène se transforme, en même temps que la mer se trouve chassée du domaine alpin, en un sillon périalpin, gouttière subsidente installée au front des Alpes en cours de surrection, qui va piéger, jusqu'au Chattien, une importante masse de sédiments continentaux.
Domaines
Stratigraphie
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