La matière organique : marqueur d'impacts anthropiques. le cas d'une tourbière exploitée. - INSU - Institut national des sciences de l'Univers Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2003

La matière organique : marqueur d'impacts anthropiques. le cas d'une tourbière exploitée.

Résumé

Une étude comparée de matières organiques de profils de tourbes (≈ 70 cm à 1 m) provenant d'une zone intacte et d'une zone exploitée d'une tourbière ombrothrophe à sphaignes qui a été partiellement drainée et exploitée par excavation jusqu'en 1936 (Chaux d'Abel, Jura suisse), a permis de mettre en évidence des signatures très contrastées tant du point de vue des compositions élémentaire et micromorphologique que de la composition moléculaire de la matière organique : — dans la zone intacte, l'évolution des valeurs de C/N avec la profondeur est quasiment constante (entre 60 et 80), et les fractions organiques largement majoritaires sont des tissus morphologiquement préservés de feuilles et de tiges de sphaignes. Cependant, la matière organique de deux niveaux distincts (16-19 cm et 44-54 cm) présente des caractéristiques différentes (valeurs plus faibles de C/N et dégradation poussée des tissus végétaux, notamment de cypéracées, présence de fragments de bois). Ces deux niveaux traduisent vraisemblablement deux phases de drainage (naturel ou anthropique), voire un boisement de la tourbière ; — dans la zone exploitée, l'évolution des valeurs de C/N permet de distinguer clairement la limite entre la litière de régénération et la tourbe « ancienne ». La litière (≈ 25 cm d'épaisseur) est caractérisée par des valeurs de C/N élevées (60 à 120) et une matière organique constituée majoritairement de tissus de sphaignes bien préservés. La tourbe sous-jacente présente, quant à elle, des propriétés bien distinctes : les valeurs de C/N y sont nettement plus faibles (20 à 25), et la matière organique fortement dégradée. L'activité microbienne y est sans doute très importante, compte tenu de la présence en fortes proportions de mucilage, dérivant en partie des secrétions extracellulaires de microorganismes, et de matière organique amorphe, terme ultime de la dégradation des tissus végétaux. Enfin, quelle que soit la zone étudiée, il apparaît que les tissus de sphaignes sont relativement résistants à la dégradation.

Domaines

Géochimie
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00090518 , version 1 (31-08-2006)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00090518 , version 1

Citer

Fatima Laggoun-Défarge, Amélie Fleury, Nathalie Lottier, Christian Défarge, Jean-Robert Disnar. La matière organique : marqueur d'impacts anthropiques. le cas d'une tourbière exploitée.. 9ème congrès de l'Association des Sédimentologistes Français, 2003, Bordeaux, France. ⟨hal-00090518⟩
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